LA GRANDE AVENTURE DE RROÛ

La grande aventure de Rroû

Guillaume Maidatchevsky : « Ce film, c’est la madeleine de Proust »

Par Brigitte Bulard-Cordeau

Il avait enchanté le jeune public avec Aïlo, une Odyssée en Laponie, où un jeune renne devait apprendre à grandir. C’était en 2019. « Mon but, c’est d’émerveiller. J’appartiens à l’école Miyazaki : émerveiller le spectateur, c’est l’inciter à protéger », avait-il laissé comme message. Sa philosophie, on la retrouve dans chaque image de son nouveau film d’aventure familial « Mon chat et moi, la grande aventure de Rroû », en salles le 5 avril, co-écrit avec Michael Souhaité.   

Ré-enchantement ! Tant pour le jeune public que pour les adultes. Beauté des images, total respect du chat, un jeu d’acteur époustouflant. Quel émoi !… Retrouvez la patte du réalisateur Guillaume Maidatchevsky, que nous avons interviewé.

 

Brigitte Bulard-Cordeau: Le film dure 75 minutes. Combien de temps pour le réaliser ?

Guillaume Maidatchevsky: Il faut compter 72 jours.

BBC Doit-on considérer « Mon chat et Moi, la grande aventure de Rroû» comme un film pour enfant ?

GM : Non, c’est un film qui s’adresse à la famille. Pour moi, ce film, c’est la madeleine de Proust. Il nous interpelle dans notre enfance.

BBC : Comment vous êtes-vous intéressé à « Rroû » de Maurice Genevoix, paru au siècle dernier ?

GM : Le producteur, Stéphane Millière, m’avait conseillé cet ouvrage : Rroû, c’était son livre de chevet. Je suis resté perplexe. En tant que biologiste, documentaliste animalier, habitué à travailler sur une nature non fictionnée, je n’ai pas adhéré tout de suite à ce livre (1) paru pour la première fois en 1931.

Je pensais qu’à partir de ce livre, d’une autre époque, on aurait un film assez complexe. Il évoque une vieille fille, revêche, qui vit en solitaire avec son chien… Je trouvais tout cela vieilli, à l’exception du divorce, phénomène plus courant aujourd’hui.

Pourtant je devais essayer de le transposer en images. Car c’est aussi mon vécu : l’enfance, la nature, la séparation des parents…  Et puis il y a une chose qui ne m’a pas échappé et qui est très importante quand on grandit : en compagnie d’un chat, on a le sentiment d’être écouté !

Et ce ressenti, je le constate et le vis aujourd’hui, grâce à Taori, mon Maine Coon.  C’est un chat que j’ai récupéré et que l’on a tout de suite adopté en famille. A la maison, Il a fini par devenir très copain avec mon lapin Grizou.

Auparavant, j’étais davantage attiré par le chien, je n’avais pas d’attirance particulière pour les chats. Et j’ignorais tout de ce qu’il était, je ne pouvais pas imaginer ce que le petit félin pouvait nous apporter !


Suite de l’article,  se procurer le N°52 de Matou Chat

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