Les intoxications constituent un problème majeur et récurrent en médecine vétérinaire.
Par Maud Lafon, journaliste-vétérinaire
Les chats ne sont malheureusement pas à l’abri. Si les symptômes peuvent être similaires, les causes d’intoxication sont nombreuses et conditionnent parfois la prise en charge thérapeutique.
Les sources d’intoxication féline sont très variées et d’autant plus pernicieuses que certains produits toxiques pour le chat sont tolérés, voire appréciés, par l’Homme à l’instar de certains aliments comme le chocolat qui est le plus connu.
Par ailleurs, des produits en apparence inoffensifs peuvent être à risque. C’est le cas des huiles essentielles auxquelles le chat est particulièrement sensible. Parce qu’elle est très concentrée en substance active, l’huile essentielle peut avoir des propriétés irritantes (peau, muqueuses) et/ou toxiques sur le système nerveux (neurotoxicité) et sur le foie (hépatotoxicité). Une allergie de contact est aussi possible.
La rapidité d’apparition des symptômes s’explique par le fait que les huiles essentielles sont rapidement absorbées par voie cutanée (avec passage des composés dans le sang.!)
Gare à l’automédication !
Les intoxications sont le plus souvent accidentelles (le chat ingère un produit détergent, entre en contact avec une substance toxique…) mais elle peut aussi être due à une automédication inconsidérée ou à l’utilisation inappropriée de certains produits.
L’intoxication médicamenteuse reste l’une des plus fréquentes chez le chat. Chaque année, les vétérinaires soulignent notamment le risque qui existe avec certains antiparasitaires externes pour chiens, à base de perméthrine, un principe actif qui, s’il est bien toléré par le chien, ne l’est pas du tout par le chat.
L’été étant une période favorable au traitement antiparasitaire des animaux de compagnie, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) rappelle ainsi chaque année aux propriétaires de chats de ne pas les traiter avec les médicaments vétérinaires contenant de la perméthrine, comme, par exemple, l’antiparasitaire Advantix ND.