Tsarévitch et Macha Méril

macha meril

Tsarévitch socratique, le dernier grand amour de Macha Méril

Propos recueillis par Guilaine Depis

 

Racontez-moi votre rencontre avec Tsarévitch ?

Notre rencontre était très spéciale parce que je venais de perdre une chatte birmane vraiment ravissante, une coquette qui me prenait beaucoup de temps. Je suis allée chez la véto – je trouve obscène d’acheter un chat – et lui ai suggéré de me prévenir quand on lui apportera des chats blessés ou abandonnés. J’ai appris qu’on en laisse beaucoup dans les jardins des hôpitaux pour éloigner les rongeurs. Elle m’appelle peu après pour me présenter ce chaton qui avait eu un petit incident avec un autre chat, une oreille arrachée qu’elle soignait.
Elle me dit « J’aimerais mieux le placer plutôt que de le renvoyer à l’hôpital dans son jardin avec d’autres qui sont plus féroces, parce que celui-là c’est un tendre, c’est un gentil ». Il était avec sa sœur, blanche, superbe, sur laquelle je flashe. Mais la véto m’apprend qu’elle est déjà prise. Elle me montre donc le frère qui était couché dans son panier, et je lui dis « Ecoutez, non franchement vous n’êtes pas chic ! je vous l’ai dit, je suis une fichue esthète, il me faut un chat un peu remarquable ! » Alors que j’allais partir, le chaton de six mois me plante ses yeux verts dans les miens avec l’air de me dire « Salope, tu ne sais pas ce que tu perds. ».
J’ai eu honte, j’ai ressenti qu’il me disait « Tu ne peux pas vivre sans moi. » Je l’ai baptisé Tsarévitch – il faut donner aux chats des noms avec des S des Z et des che parce qu’ils entendent mieux quand il y a des chuintantes. Tsarévitch, c’est le fils du tsar. Je l’ai anobli parce que c’est vraiment un garçon du peuple, mon Tsarévitch. C’est un Européen tigré absolument banal et c’est la personne la plus intelligente que j’ai jamais rencontrée.

 

Suite de l’article,  se procurer le N°57 de Matou Chat

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